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| Léo Dupit *.html | Confolens |

 

Les Bords de la Vienne

Au coin du vieux foyer
Chacun célèbre et vante
Son toit hospitalier,
Le pays qui l'enchante;
Mais le plus beau de ceux
Dont mon coeur se souvienne
Ne vaut pas à mes yeux
Les rives de la
Vienne!

On dit qu'à chaque bord
Des ondes du Pactole,
On voit des sables d'or
Briller sous la gondole;
Allez donc y chercher
Bourse qui vous convienne;
Moi, j'aime mieux pêher
Sur les bords de la
Vienne!

Et pourtant je n'ai rien
Qui me serve et m'amuse,
Là je n'ai pour tout bien
Qu'un crayon et ma muse;
Il ne m'est rien resté,
Non, rien qui me soutienne,
Mais j'ai ma liberté
Sur les bords de la
Vienne!

A l'ombre d'un buisson
Où ma muse s'abrite,
Je dicte ma chanson
Près de la marguerite;
Le joli rossignol
Redit aussi la sienne
Etr promène son vol
Sur les bords de la
Vienne!
Bon vin, site charmant,
Bon lit et bonne table;
Coeur généreux, aimant,
Femme belle, agrable;
Vous trouvez tout cela
Dans notre ville ancienne,
Vous qui passez par là
Sur les bords de la
Vienne!

D'
Ansac à Saint-Germain,
Riante promenade,
J'ai toujours sous la main
De fraîche limonade;
A
Vougeot, à Paris,
A
Beaune, à Rome, à Vienne,
Trouvez-moi du vin gris
Comme aux bords de la
Vienne!

Quand de sombres soucis
M'offrent leur triste mine,

J'aime à rêver assis
Au ruisseau de la mine;
Là je suis plus heureux
Qu'au passage
Vivienne,
Près du jet amoureux
Qui se perd dans la
Vienne!

Je poursuis mon chemin
Près la pierre qui tombe,
Jusqu'au joli moulin
Qu'on appelle La
Combe;
De la
Grange-Combourg
Il faut que je revienne
Par ce charmant contour
Qui sourit à la
Vienne!
Là, j'entends en plein air,
Sur les vertes fougères,
Les chants, le nouvel air
De nos jeunes bergères;
Les contes amusants
De
Pierre ou bien d'Etienne,
Deux et bons paysans
Des rives de la
Vienne!

Le soir, à Saint-
Michel,
Je contemple à ma porte
Des diamants du cielk
L'innombrable cohorte;
Ma porte où je n'ai point
Un clou qui m'appartienne,
Ni même un petit coin
Sur les bords de la
Vienne!

Une autre fois, j'irai
O le sorcier devine;
Là je célèbrerai
La bourgade voisine;
J'irai me reposer
Près de la pierre ancienne
Qu'un saint jour vit poser
Sur les bords de la
Vienne.

Pour moi, sans avenir,
Faible et pauvre poète,
Le curé peut venir,
Vers la fosse muette,
Chanter le "Libera",
Triste et lugubre antienne,
Lorsque Dieu le voudra,
Sur les bords de la
Vienne!
Léo Dupit (Confolens, 1851); (Communiqué par M. Baréni, instituteur au Pontouvre.

| Etudes Locales, 8e année, N. 73, juillet 1927, pp. 222-223 |


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Léo Dupit
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